Je vois depuis 1 semaine passer de nombreux articles concernant la prise de poids potentielle durant ce confinement. C'est vrai que je n'ai jamais vu autant de photos de repas sur mon fil d'actu ! Personnellement, ma première réflexion a été "chouette, les gens vont retrouver le temps et plaisir de cuisiner". Car, non, je ne suis pas certaine que la majorité des gens confinés vont prendre du poids. Peut-être que durant la semaine qui vient de s'écouler, vous vous êtes pris d'une soudaine passion pour "le meilleur pâtissier". Et que, comme on ne peut plus partager, et qu'on n'a pas envie de gaspiller, on se dévoue pour terminer les cookies noisettes-pépites de chocolat. Passés ces premiers moments de presqu'euphorie couplée à l'ambiance anxiogène, un rythme de "croisière" va probablement s'installer. Et donc, non, vous n'allez pas nécessairement manger plus. Mais plus sainement. Remplacer les biscuits bourrés de sirop de glucose en une part de gâteau maison, avec de vrais ingrédients dedans ou le pain du supermarché aux 13 additifs par une baguette sortie de VOTRE four, je trouve cela plutôt positif ! Bon, c'est vrai, ne nous voilons pas la face, plusieurs difficultés se posent, et augmentent la tendance au grignotage. * ne plus avoir d'horaire "social" qui nous dit à quelle heure manger (l'heure de la récré, le repas de midi ...) * l'ennui * le stock à portée de la main * la diminution des activités extérieures (#STAYATHOME) Et puis, il y a le stress et l'angoisse, qui sont des facteurs bien connus de grignotages compulsifs. Au vu de la situation actuelle, il est bien compréhensible d'y succomber ! C'est justement peut-être le moment de réfléchir aux moyens d'action pour inverser la tendance. Premièrement : arrêtez de culpabiliser ! Oui, vous pouvez cuisinez, même si ce sont des pâtisseries. Oui, peut-être qu'une partie se retrouvera dans les fesses-les cuisses-le ventre (biffez la mention inutile). Ces moments sont de la détente avant tout, et ça, c'est indispensable en temps de crise. Mais pourquoi est-ce que la majorité d'entre nous se tournent vers les recettes sucrées ? Il a été démontré que l'ingestion de sucre active le circuit cérébral de la récompense. De plus, le goût aurait une fonction adaptative: il permet à l'individu, et donc à l'espèce, de privilégier les nourritures qui garantissent sa survie. Le sucré signale des aliments bien plus riches en calories que les légumes, tandis que les saveurs amères peuvent, pour leur part, signaler des substances non consommables ou toxiques. Les individus qui avaient le palais assez développé pour différencier les saveurs et le «bon goût» de préférer le sucre auraient vécu plus longtemps et transmis cette aptitude à leur descendance... Le sucre a donc une fonction rassurante, un peu doudou ! Pour éviter de tout avaler en une journée "pour ne pas gaspiller", préparez des quantités "raisonnables". J'entends par là la quantité juste nécessaire pour le goûter du jour, et celui du lendemain peut-être. Si vous avez des enfants, c'est le moment de leur faire réviser la règle de 3 pour adapter les proportions des recettes ! Si vous confectionnez en quantité, congelez par portions. Ce sera bienvenu les jours de flemme, ou quand la vie reprendra son cours normal... Déposez-en sur le pas de la porte de vos voisins, c'est le moment de resserer les liens ! Je pourrais aussi parler de l'alimentation en pleine conscience, qui permet d'apprendre à ne manger que par réelle faim. Je penserai à en faire un autre billet de blog, mais je vous partageais déjà un petit exercice ici. Une façon d'éviter le "stockage corporel", c'est de continuer à BOUGER. Ben oui, il n'y a pas de secret. Si vous êtes confinés, il y a de fortes chances que votre niveau d'activité globale soit en chute libre. Même un travail administratif sur le lieu du job vous vaut plus de pas que le télétravail. Aller en réunion, faire des allers-retours à la photocopieuse, courrir sur le quai de la gare, ... tout ça passe à la trappe. Conclusion, vous risquez d'être plus proche des 500 pas que des 5000 (10000 étant la recommandation de l'O.M.S). Activez une journée le podomètre de votre téléphone, vous allez être surpris ! Et ne me dites pas "c'est pas graaaaave, moi, je vais me balader tous les jours". Restez chez vous on a dit ... Comment faire pour ajouter du mouvement dans ses (longues) journées ? Je vous poste de temps en temps des astuces et liens sur ma page facebook, mais en vrac, voici le conseil de base : peu importe le type d'activité, du moment qu'elle se fait dans le plaisir ! En vrac : * mettre à fond sa chanson préférée et monter-descendre les escaliers durant ces quelques minutes * danser le temps du brossage des dents * ne pas attendre que le petit pot de déchets destiné au compost du jardin déborde et y aller au fur et à mesure * faire des parties de "Just Dance" avec les enfants * piquer la corde à sauter de la petite dernière et se prendre pour Rocky en plein entraînement * suivre des vidéos en ligne de yoga, de danse, de gym ... en veillant à la qualité des enseignements - ce n'est pas vraiment le meilleur moment pour se faire blesser ! Et puis, pour gérer le stress-qui-fait-bouffer, il y mon outil chouchou "tout terrain", celui qu'on peut utiliser partout, sans prise de tête. Il s'agit de la cohérence cardiaque. C'est une pratique respiratoire qui permet de retrouver un équilibre émotionnel, physique et physiologique. Je reviendrai plus longuement une autre fois sur ses bienfaits. Répété plusieurs fois par jour, même 1 minute, cet exercice de respiration apporte très vite un apaisement, un bien-être, dont les effets se potentialisent à condition d'être régulier. J'utilise l'appli RespiRelax+, mais il y en a d'autres, et You tube regorge aussi de vidéos sur la méthode, sous différentes formes : bulle qui monte et qui descend, coeurs qui s'empilent, courbe sinueuse à suivre, ... vous trouverez bien votre bonheur. Le "protocole" idéal est le suivant : respirer 6 fois par minutes, durant 5 minutes, 3 fois par jour. Mais sincèrement, si vous débutez, ne lâchez pas si vous tenez moins que les 5 minutes recommandées. Surtout qu'on peut ressentir parfois un léger étourdissement au début de la pratique. Rien de grave. Peu à peu, à condition de "pratiquer" au moins une fois par jour, vous constaterez l'évolution positive. Bien entendu, plus la régularité est de mise, plus les résultats apparaissent rapidement. C'est le moment d'ancrer une nouvelle routine : choisissez un moment fixe dans la journée. Au lever, après le repas, aux toilettes quand on n'en peut plus d'entendre les kids se tapent dessus,... Pour les personnes qui sont "sur le front", et auxquelles je pense avec gratitude chaque jour, essayez de pratiquer au lever, en allant au boulot, dans la voiture en rentrant chez vous, lors des pauses. Ces moments de respirations amples seront autant de bulles essentielles, même si elles paraissent dérisoires... Pour terminer, la gestion du stress ambiant peut aussi passer par un exercice pas toujours facile, mais salutaire : répertorier chaque soir les "kifs" du jour. Tous les instants positifs, même fugaces : l'appel vidéo des petits-enfants, le soleil qui brille, le chat qui ronronne sur les genoux , une nouvelle série découverte sur Netflix (j'ai craqué pour "Las chicas del cable" en ce qui me concerne ;-) ), la satisfaction d'avoir enfin rangé le tiroir de la cuisine, le linge qui a séché au vent, ... De manière simpliste, plus on est conscient des moments heureux, plus on est heureux, c'est scientifiquement prouvé. Si vous voulez en savoir plus sur la question, c'est le moment de lire "3 kifs par jour" de Florence Servan-Schreiber ! Un proverbe populaire nous dit qu'il n'y a pas de mal à se faire du bien. Cela n'a jamais été autant de circonstances, non ? https://sante.lefigaro.fr/actualite/2015/12/16/24410-gout-pour-sucre-est-il-inne
Crédit photos : pixabay
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Lors de mes nombreuses expérimentations culinaires, je réalise la version "sans gluten". Depuis des années déjà, je ne le tolère qu'en quantité raisonnable, et à conditions qu'il vienne de céréales de qualité... Le dimanche, je prépare souvent un petit stock de pancakes, que je congèle pour le goûter des enfants dans les semaines qui suivent. Sinon, je teste une recette dénichée sur le net ou dans les nombreux magazines qui transitent dans la famille. Ce dimanche, après une balade dans les bois, j'ai eu envie de tester une recette assez traditionnelle de biscuits au chocolat. Je vous ai mis la recette de base sur mon compte instagram. En fait de biscuits, la consistance est plus proche de celle des cookies, ce qui a beaucoup plus aux kids. Ce sont les biscuits à droite sur la photo. Pour la version sans gluten, j'ai diminué de moitié la quantité de sucre prévue dans la recette, et franchement, c'était bien suffisant. Á la sortie du four, ils sont plus friables, mais ont passé haut la main le test de dégustation chez mes zados, et ça, c'est assez rare que pour ne pas le souligner ! Trève de bavardages, voici la recette !
INGRÉDIENTS : * 100g de chocolat noir, ici du 85% * 150g de beurre salé ou d'huile de coco * 60g de sucre de canne non raffiné (au lieu des 100g de sucre + 80g de cassonnade) * 60g de farine de châtaigne * 60g de farine de riz * 60g de fécule de maïs * 80g de farine de sarrasin * 2càc de baking powder ou de bicarbonate alimentaire * 1 oeuf ON Y VA ! Préchauffez le four à 180°C. Faites fondre 20g de beurre ou de graisse de coco avec le chocolat. Mélangez le reste du beurre fondu / de l'huile de coco avec le sucre, et fouettez jusqu'à une consistance un peu crémeuse. Ajoutez-y le chocolat fondu. Incorporez les farines, fécule et baking. Ajoutez l'oeuf et mélangez le tout. Placez au frigo 30 minutes (15 minutes seulement si vous avez utilisé la coco, sinon la pâte sera trop dure). Etalez la pâte en une couche de 1/2 cm, et formez des biscuits à l'emporte-pièces (un petit verre, ça marche aussi). Répartissez-les sur une plaque tapissée de papier cuisson. Enfournez 8 à 10 minutes. Comme pour les cookies, ils vous sembleront peut-être pas assez cuits, mais rassurez-vous, ils durcissent en refroidissant. Dégustez ! Et vous, c'est quoi vos biscuits préférés ? Attention, ce qui partait d'une simple réflexion est une vraie tartine - normal pour une diététicienne, non ? On me demande régulièrement pourquoi je ne fais pas de facebook live, de guide gratuit, de promo sur les rdv. Je vous avoue : tout simplement parce que cela ne m'est jamais venu à l'idée ! Votre kiné vous offre votre 13ième séance ? Votre infirmière à domicile ne vous fait pas payer le 1ier soin ? La logopède de votre enfant vous offre sa méthodologie par mail ? Moi non plus ! Je ne dis pas que c'est une mauvaise idée, mais je me sens soignante avant tout - mon travail étant autant préventif que curatif. Je suis peut-être diplômée depuis trop longtemps et ancrée dans une vision trop réductrice, ou trop vieille ou dépassée "pour ces choses-là".
J'ai pourtant déjà réfléchi à la question - il m'a fallu un paquet d'années juste pour créer une page pro sur facebook. Page sur laquelle je relaye les infos scientifiques, parfois une recette personnelle. Je peux y répondre à vos questions, donner matière à réflexion. Mais, je préfère passer du temps avec mes patients, pour mes patients, que derrière un ordinateur (la preuve, mon blog assez misérable en contenu !). Mon travail est tellement individualisé et personnalisé que je ne vois pas l'intérêt de lancer à tout va des généralités - d'autres le font très bien. Mon propos n'est certainement pas de dénigrer les autres professions touchant à l'alimentation - j'entends déjà d'ici les "bouh, elle est jalouse". Pas du tout : je connais de nombreux coach/nutrithérapeute/conseiller en nutrition/naturopathe, et il m'arrive de référer des patients en chemin vers certains. Je ne me considère pas comme ayant la science infuse, ni ne m'auto-proclame idéale pour tous. On a tous à apprendre les uns des autres dans ce domaine passionnant qu'est la nutrition. Je suis persuadée que tous les régimes (entendez par là les types d'alimentation) sont valables, mais pas pour tout le monde, ni à n'importe quel moment. Je ne suis pas avare de mon temps en consultation : la première rencontre dure en moyenne 1h30; lors des suivis, vous ressortez de chez moi rarement avant 1h. Je suis disponible par mail et téléphone, et ce sans supplément. On parle alimentation, bien sûr, mais aussi plaisir de manger, culpabilité, bien-être, organisation, activité, sommeil, lecture d'étiquettes, respiration, stress, addictions, budget, sensations, couple et famille, et bien d'autres choses encore; on remonte le fil de l'histoire personnelle pour faire des liens; je vous suggère des exercices / prépare des recettes /crée des outils / rassure les familles des enfants extra-ordinaires que je rencontre / fais des recherches / me forme et m'informe. Je mets les pieds dans le plat. Je déculpabilise, démonte les fausse croyances, détruis les mythes. J'organise des ateliers, donne des formations. Du calcul de calories ? Jamais ! Ah si : dans les cas très particuliers comme la dénutrition chez l'enfant et la personne âgée ou malade, une insuffisance rénale, une alimentation par sonde. Voilààààà. Ceci n'était pas une justification - ce que les autres pensent de moi, c'est vraiment le cadet de mes soucis. Mais j'ai jugé utile d'utiliser ce blog dans ce qu'il peut apporter de positif, à savoir une meilleure connaissance de ma profession telle que je l'envisage personnellement au quotidien. Sous l'angle du bon sens, du plaisir et de la convivialité, en parallèle avec la santé. Sans prétention. |
Stéphanie B.Diététicienne pédiatrique Archives
Janvier 2021
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